Dans le cadre des cours du groupe avancé de Yendane, nous avons réalisé un document sur les traditions, écrit en français et traduit en sérère laa laa. Les femmes avaient exprimé leur envie d'écrire ce qu'elles croient important de transmettre à leurs enfants. Voilà ce que ça donne ...
Nos traditions
Adathi garfi
Présentées par les femmes du groupement Téranga-Léhar
L’accueil du nouveau-né – Ka térouk thiandétte
Après la naissance, la matrone et la grand-mère posent une corde dans la case, autour de la mère et de l’enfant. On utilise la corde du puits.
Wa linouk, bi léha, limiroha na thiathimouna wi pété wa pok, cou nii ga téhto, ka wiloh démouda kouka. Ya cou nii naye.
Les nouvelles mères n’ont pas l’habitude de sortir. Elles restent dans la cour. Une personne reste toujours dans la case avec l’enfant, parce que le bébé ne peut pas etre seul avant le huitième jour.
Démounthia faralo ka méy. Pa tas ga etta kom fa. Males lakine pé tas na thiandétta ga téhto, ndahté ga wa taso hang wa bi bes hetna kahay.
Le matin du huitième jour, la matrone revient. Elle prend le bébé et s’asseoit à l’entrée de la case avec la maman. On prend la pate de mil pour faire des traces sur le visage de l’enfant.
Ga kima, bes wou hetna kahay wa, limiroha hathis yé koo thiandetta nope mik nawa ga bounto, téhto na démouda. Pa koo moun too mi séyalou, pa léf ga fikifa démouda na thiandétta.
On prend les mains du bébé pour y déposer le mil, trois fois si c’est une fille ; quatre fois si c’est un garçon.
Pako yahthia thiandétta pa natt too ga was kahay lak én pété ; was nikis lak én thiala.
Après le repas du midi, on remplit la bassine de mil. Les femmes pilent le mil ensemble. On y ajoute du sucre et de l’eau pour en faire des boules. On les partage avec tout le village, pour célébrer la naissance du bébé !
Pa thiothiouk bi léha, pa natt bénira too. Bénéthia som tota, pa ohta, pa toum souk aga na messou, pa mé kounthia, pa waroh ga toy deki pour ka yégaloh legisthia thiandétta.
Le baptême - Ngintal
Chez les musulmans, ce n’est pas la mère qui va chercher l’enfant dans la case, mais une autre femme. Elle va le chercher le matin, pour que le marabout lui donne un nom. Les hommes égorgent un mouton, avant que le marabout dise le nom de l’enfant. Cette cérémonie se passe le huitième jour.
Ga sérignethi indi démouda katina omaha ga téhto, wagé ya pété filis. Fa kata omaha na kim inta sérida té kwa. Thialthi hosse kinifa bala sérida wo téka omaha. Ogni yari héw ga bés yetnakaha ya .
Chez les chrétiens, la cérémonie se déroule à l’église. Ce n’est pas le huitième jour, mais souvent lors d’une fête : à Noël, à Pâques ou à l’Assomption.
Ga kercenthi, batisé toumou ga diango. Indi bes yetnakaha ya wayé farali ka én bés fête : fidi Noël, mba Pak, mba Assomption.
A la maison, c’est la même préparation pour les deux religions. On cuisine le repas du midi : le riz à la viande. Les femmes du village arrivent le matin avec des bassines d’eau et aident à nettoyer la concession. La maman se fait belle pour l’événement : on la coiffe et elle porte un nouveau boubou.
Ga kanethi wadiali wa wins ga dinéthi kanak thi. Ya thiothe tikou : Thiép Kounoh. Pététhi deki hadoh bégnouwa mesou no kime, daba pa dimaloh ga ka fane lane fa. Démouda sagnese ga bes sa. Wa létouk, wa ékouke onong thi as.
Vers onze heures, les femmes des villages plus éloignés commencent à arriver. Elles apportent des bols contenant du riz, du mil ou du mais, et des sous. Tous les cadeaux sont présentés devant la case ; on mentionne qui a apporté chaque bol.
Pak 11h pététhi dek thia Thiéno commasé ka hathe. Pa adoh bol thiép, to mba mboh na halis. Thia péw thia poukou ga fiki téhto démouda nopé kének tewoh ogna yi hadoy.
En entrant dans la concession, toutes les femmes vont accourir en chantant et en dansant. Elles vont servir le repas, aux enfants d’abord, puis aux visiteurs et aux gens du village. Après, elles préparent le repas du soir, pour les invités qui viendront plus tard. Les femmes du village reviennent aussi en soirée.
Pa assé kane fa na, gnamethia gatandouk awa na thiék, na pothe. Omahthia thiothiouka, sagathe thia thiothiouke do pou deka thiothiouk. Nopé pa langue thionine pour sagathia hathiane ga nososa. Pététhia deka hadoh ndawtal thia garwa ga nohsosa.
Quand les femmes retournent chez elles, elles reprennent leur bol, ou on a mis des bonbons, des biscuits ou du cola. Elles reçoivent les remerciements de la famille.
Sagathia na pététia aysoukéra pa ngabéoloh bol thia garwa na nawtalthia. Tangal mba mbiskit mba gouro. Nopé ndiabota gerem mbawa.
Le bébé grandit – Thiandétta maga
La maman allaite son enfant jusqu’à deux ans. A cet age, on apporte du pain, du couscous ou du riz à l’imam de la mosquée, le vendredi matin. Par ce don, on demande que l’enfant arrête de pleurer pour boire pendant la nuit.
Démouda pepi kouka bi ka lak bah kanak. ka maga pa hadoh mbourou, nba haye, mba thiép ga yikimana diaka bes aldiouma na kim. Sarah aya pour ka nianih omaha wa bagni ka kon ka pap na wél.
La circoncision – Dionga
Lorsqu’il est plus grand, le garçon va chez le docteur avec son père. Le docteur coupe la peau sur le sexe de l’enfant. A son retour, le garçon reste derrière la maison, dans une case à part, jusqu’à ce que la coupure guérisse. Cela peut durer deux semaines. La mère prépare le mil pour la bouillie ; c’est le repas du garçon pendant cette période.
Kou ki thial ka maga, andoh na bethi ka diongalouka. Diongaloha gou séwa omaha. Pa halhe ka da ndioullé tas ga féno kan fa bé da wa wakone. Mine da ka lak ay bes kanak. Démouda nékiram ndioullé hine bi da wa wakone.
Après ce temps de guérison, le garçon va avec son père et ses oncles pour se laver et se changer. Il porte une nouvelle tenue et les colliers de sa grand-mère. C’est la fête quand les enfants circoncis reviennent à la maison. On mange le couscous et le riz avec de la viande.
Ndioullé waka, bamouda na tantanmounthia pa pay ka poka ndoullé. Wa ekok onono thi ass na thiah péné thiathimouna wi pété wa. Dal pa fétouklégisthia ndioullé. Pa tik thiép kounoh mba haye kounoh.
Les fiançailles – Ngoro
Au début, le garcon et la fille qui s’aiment discutent pour savoir s’ils vont se marier.
Ga comasmana, kou ki thial ka na ki, pété ka waroha, pa wahtane ga afé pi sey.
Si la fille accepte, le garçon envoie les amis de son père, plus âgés, parler aux parents de la fille. Ils vont appeler la fille et lui demander si elle veut se marier. Elle va répondre : oui !
Kou ki pété ka toka, ki thialka wos ponkolthia pa wahtana na wadiouthia ki pété ka. Wadiouthia ki pété ka, pa mikis dia até dia waréne. Dia wara dia wo énoh.
Chez les musulmans, on va à la mosquée. On va apporter du warga (thé), du sucre et du cola. On demande aussi des sous. L’argent sert à payer le repas servi le jour ou la mariée va rejoindre son époux. Le jeune fille reçoit aussi des sous pour payer son bagage : des bols, des tasses, des cuillères, des marmites, etc …
Ga sérignethi pa pok ga diaka na warga souka na gouro. Pa mikison halis. Alala mikisos ya pour thiamine fa ka él ka. Pa loméh ki pétéka bagasthia yi ngalédone ka seya : bols, casse, koudou, kooléh na thilis …
Chez les catholiques, c’est la meme chose, mais en plus on apporte le vin de palme.
Ga kercen thi thia wino, wandé pa pat ga mokop.
Le mariage – Pi sey
Avant que la mariée quitte la maison, ses parents offrent un repas aux invités. La mère de la jeune fille partage son argent avec les autres mères. C’est avec cet argent qu’elles vont acheter des bassines, des bols, des tissus … pour augmenter le trousseau de la jeune fille.
Bala thiloka pathioukara, wadiou thia éllé. Démounthia na badianemounethia paka garwa. Halisa wari pal om tanou ga pour ka ébaloh thiloka.
Le soir, la fille porte des colliers et des pagnes ouf très lourds, sans ses habits. Elle s’en va chez son mari avec ses amis.
Noh mou na, thiloka pakok thiah napé oulouk ouf hocét yi éko bep. Nopi yi pay kane thialthi na hourismounthia.
Chez les catholiques, la mariée ne doit pas entrer dans sa nouvelle chambre. On prépare une case à part, ou elle passe la nuit. Vers deux heures du matin, elle va moudre le mil avec le pilon. On y ajoute du sucre et de l’eau, puis on boit le mélange. La mariée retourne dans la case, accompagnée par les tam-tams, les chants et les danses. Le lendemain on va à l’église pour la cérémonie.
Ga catolik thi thiloka aso téhto. Yi dafah tou mbah wa yi énone bi fadar ga 2h ga wék, yi tape tota na diokoh. Pa toum sauka ga na mesou, pa diasoha pa gname. Nope thiloka sofés touye thé na pé hane, pé thiék , pé pothé. Nakohwisana pa pay dango.Chez les musulmans, quand la jeune fille arrive, on pose un plateau de mil sur sa tête. Un cheval vient manger les grains. Après, elle va directement dans sa chambre. On lui apporte du nék (de la bouillie) qu’elle va manger sur le lit, avec son mari.
Ga sérigne thi ké pétéka hathia pa tik palate to ga hafa nopé penis fa gname. Nopé yi pay touye thé. Pa combé nék y igname na thialthi ga fégue fa.
Dans tous les cas, c’est la fête toute la journée !
Ga thia kanak ya fete bésa péw !
Document réalisé dans le cadre des ateliers d’alphabétisation, avec la contribution de :
Henriette Dione
Espérance Dione
Absa Diouf
Khar Faye
Anta Faye
Henriette Thiaw
Henriette-Coumba Thiaw
Prosper Faye
Au cours du stage de Khady Thiaw (Marie Beauchamp),
organisé par Mer et Monde.
mercredi 27 février 2008
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2 commentaires:
Merci Marie. Très différent de par chez nous...
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